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  •  retraite depuis septembre, de retour en métropole dans le froid et la solitude, j'ai eu envie de partager mes expériences, mes doutes, mes angoisses mais aussi tous les plaisirs qu'apportent mes 3 passions : l'enseignement, le conte et le théâtr
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12 septembre 2010 7 12 /09 /septembre /2010 20:28

Après une année de galère entre mauvaise santé, rapports conflictueux avec l'ATSEM de la classe, un directeur qui t'enfonce auprès des parents, je tourne la page.

Voici une nouvelle année qui commence dans une nouvelle école, une nouvelle section et une nouvelle fonction. J'ai été nommée directrice dans une école maternelle de 6 classes et si la fonction ne présente pas vraiment de nouveauté, j'ai eu déjà des postes de direction entre 1990 et 2006, ça reste une découverte avec un public différent, de nouvelles lois mises en place depuis et surtout l'informatisation des directions d'école.

Je retrouve enfin une petite section, pas trop d'élèves (25), des locaux et du mobilier vétustes mais il faut faire avec, pas beaucoup de matériel comme dans la plupart des écoles de Guadeloupe, un budget liliputien mais là encore pas moyen de faire évoluer les choses dans l'immédiat donc on fait avec. Mais par contre une équipe d'enseignantes plus qu'actives et volontaires.

Quelques galères imprévisibles un taux d'enfants handicapés assez grand pour une petite école. Ce n'est pas tant le nombre qui gène que le manque d'aide pour la scolarisation d'enfants handicapés. En gros la mairie vous envoie des enfants à lourd handicap, vous les inscrivez et là les problèmes commencent. Vous faites en urgence des équipes éducatives pour avoir au moins des AVSI pour vous aidez à gérer la scolarisation de ces enfants, vous annoncez à l'enseignante qu'en plus des 3 ou 4 enfants en retard scolaire qu'elle a déjà, elle va avoir  un enfant à  handicap mental ou physique, que la demande d'AVSI est faite mais que celle ci n'est pas encore nommée et que le recteur veut faire des économies à tout va, et là vous voyez l'enseignante se décomposer devant vous, comment va t'elle gérer ses 26 élèves dont certains ne sont pas au niveau et la scolarisation très spécifique d'un petit autiste par exemple, tout ça sans être formée, seule, sans aide du RASED, avec en surplus la pression des parents et des institutions pour avoir des résultats performants sur l'année.

Vous faites le même travail auprès de vos 5 collègues et du coup l'ambiance dans l'école se pourrit un peu : "du temps de Mme ... l'ancienne directrice on ne nous envoyait pas tous ces enfants, comment ça se fait, il faut protester, il y a 4 écoles maternelle dans la commune la mairie doit répartir...." Et en temps que directrice qu'est ce que je peux répondre, je suis entièrement d'accord avec elles, nous ne sommes pas des enseignants spécialisés, nous ne sommes pas formés pour, et même si je demande à la mairie de répartir qui me dit que dans les autres écoles de la commune il n'y en a pas autant ! La politique de restriction en matière d'éducation spécialisée menée depuis des années par des gouvernements successifs amène à cette situation : des enseignants dépassés par tout ce qu'on leur impose, qui ne trouve plus de plaisir à être enseignant, qui au bout d'une semaine sont déjà épuisés !

Et je ne vous parle même pas de ma classe avec une rentrée pas du tout préparée par les parents, des hurlements (on ne peut pas appeler ça des pleurs !) de 25 enfants chaque matin dont plus de la moitié sont exclusivement créolophones et ne comprennent pas ce qu'ils font là, ont peur que maman ne revienne pas les chercher, ne saisissent pas la moitié de ce que je leur raconte, n'ont aucune habitude du "non" ou du "attends", qui ont besoin de mouvements mais pas de salle de motricité ni de préau couvert et depuis la rentrée il pleut des cordes en Guadeloupe, sans compter le nombre de fois où l'enseignante doit abandonner ses élèves pour mettre le chapeau de directrice et régler une affaire urgente ! Mais heureusement cette année j'ai une ATSEM sur qui je peux compter !

Mais fi des probllèmes, une fois la rentrée passée j'oublierai vite cette période bousculée et perturbante et j'espère bien que la petite école que je dirige fonctionnera à plein régime pour une éducation plaisante et novatrice !

 

Bonne année scolaire à tous les collègues, aux parents et surtout à tous nos élèves.

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